Suite à de nombreux débats, la commission des stupéfiants des Nations Unies (CND) a approuvé la reclassification du Cannabis, de son huile et de sa résine et a reconnu officiellement son utilité dans le domaine médical.
Le 2 décembre 2020 restera gravé dans l’histoire. En effet, suite à de nombreuses hésitations et à un vote très serré (27 pour, 25 contre, 1 abstention), la CND, organe de l’ONU (organisation des Nations Unies) a approuvé la reclassification du Cannabis et de ses dérivés dans les conventions internationales. Elle a également reconnu ses bienfaits thérapeutiques. C’est l’ONU qui décide quelles substances sont inscrites dans la liste des stupéfiants.
Le Cannabis retiré de l’annexe IV de la convention unique sur les stupéfiants de 1961
Le Cannabis était jusqu’à présent classé dans l’annexe IV de la convention unique sur les stupéfiants de 1961. Catégorie ou sont classées les substances favorisant l’abus et dont l’intérêt médical est faible ou inexistant.
C’est lors de cette 63e session de la CND que le Cannabis a été retiré de la liste des drogues dangereuses, suivant les recommandations de l’OMS (organisation mondiale de la santé). Cette dernière avait déjà demandé en 2019 de revoir la classification du Cannabis. En effet, grâce aux nombreuses études et recherches, la communauté scientifique avait constaté le « potentiel thérapeutique » de cette plante.
Désormais, le Cannabis pourra être utilisé pour la fabrication de médicaments au même titre que la Morphine et l’Opium sans l’opposition de l’ONU.
Cependant ce qui inquiète les experts politiciens dans le domaine des drogues est que le Cannabis restera pour l’ONU dans l’annexe I de la convention unique sur les stupéfiants de 1941. Ce qui entraînera les mêmes contrôles que la cocaïne et l’héroïne. Le Cannabis récréatif n’est donc toujours pas à la page du jour.
Le CBD, molécule non psychotrope du chanvre, reconnu comme bienfaisant, reste également dans la liste des produits stupéfiants. Bien que la Cour de justice européenne ait jugé illégale son interdiction en France. Notamment, car cette molécule ne présente pas d’effets nocifs pour la santé.
Un moment historique depuis 1916
Yann Bisiou, maître de conférences à l’université de Montpellier-III et expert du droit de la drogue, a déclaré dans les colonnes du journal Le Monde :
« C’est la première fois depuis 1916 que l’on reconnaît, au niveau international, l’intérêt thérapeutique du cannabis. Depuis plus d’un siècle, les conventions internationales sur les drogues maintenaient que ce produit était dangereux et sans intérêt médical. En 2020, l’ONU reconnaît le contraire ».
En règle générale, les changements concernant le contrôle des drogues sont limités. Nous pouvons enfin affirmer que les lois concernant le Cannabis évoluent dans le bon sens.